Un engagement pionnier pour l’eau dans les Pyrénées-Orientales

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L’initiative “Save the Water” de l’UMIH66

Dans les Pyrénées-Orientales, le secteur de l’hôtellerie prend les devants avec la charte “Save the Water”, un engagement révolutionnaire pour la préservation de l’eau. Porté par Brice Sannac, le président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie des Pyrénées-Orientales (UMIH66), ce projet ambitieux a été symboliquement approuvé en avril 2024 par le préfet Thierry Bonnier.

“Cela part de quelques chiffres. Au moment où nous nous parlons, il pleut. Mais cela n’a pas été le cas pendant presque trois ans”, explique Brice Sannac. Confrontés à une sécheresse sévère et à une consommation qui épuisait les réserves locales, les acteurs de l’UMIH66 ont décidé de réagir. “Nous avons eu du temps pour nous préparer.
Et surtout, les habitants ont fait d’ importants efforts, moins 34 % de consommation en eau sur l’agglomération de Perpignan, c’est énorme”, ajoutet-il. L’an dernier, face à la grande sécheresse, des mesures immédiates furent prises, mais il était clair que cela ne suffisait pas. La charte “Save the Water” incarne cette volonté de continuité et de responsabilité à long terme. Elle propose des solutions pratiques et efficaces qui affectent peu le quotidien tout en préservant cette ressource vitale. L’un des changements les plus notables concerne les pratiques de service en hôtellerie et restauration. “C’est un exemple, mais comment peut-on imaginer continuer à remplir les seaux à vin avec cinq litres d’eau?”, nous interroge-t-il.

La solution ? Des housses isothermes peu coûteuses qui maintiennent les bouteilles au
frais sans gaspiller d’eau. Les initiatives ne s’arrêtent pas là et sont nombreuses. Pour
les nouvelles constructions, l’intégration de systèmes de récupération d’eau est devenue une norme. “Tout projet de neuf devra intégrer cela”, souligne Brice Sannac, mentionnant que cela s’applique déjà à quatre grands projets dans le département. La charte prévoit également une utilisation réfléchie de l’eau de loisir. L’hôtelier précise que l’eau des piscines, souvent gaspillée, devrait être réutilisée pour l’irrigation ou le nettoyage. “C’est illogique de jeter une eau qui peut servir une seconde fois”, argumente-t-il.
Les engagements pris sont ambitieux mais réalisables, selon lui.

L’objectif à long terme est que plus de 70 % de la restauration se fassent en circuit court
d’ici 2030. De plus, une application aiderait à guider les touristes dans un comportement
respectueux de l’environnement

Brice conclut avec optimisme : “Vous savez, le juge de paix, c’est le client”. Avec le soutien
des Toques Blanches et de nombreux professionnels, la charte “Save the Water” est
devenue un modèle d’initiative écologique et économique, prouvant que même face à des
défis environnementaux majeurs, des solutions innovantes peuvent émerger, guidées par un esprit de coopération et d’avant-gardisme. Et pourquoi pas inspirer d’autres régions à adopter des pratiques similaires ?