Questionnaire épicurien de Aurélien POTARD avec Robert VILA

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Maire de Saint-Estève et Président de Perpignan Méditerranée Métropole, ce vigneron de métier encourage sans détour la valorisation de son territoire et ne ménage pas ses efforts lorsqu’il s’agit de gastronomie. À la table d’Aurélien Potard du restaurant La Rotonde, il nous a confié ses goûts en matière de gastronomie.

En tant que Président de Perpignan Méditerranée Métropole, quelle est votre position sur les initiatives des Toques Blanches ?

D’une manière générale, tout ce qui fait parler de la métropole est bénéfique. Et de par notre vocation touristique, ce qui touche à la gastronomie est important. C’est un pan de notre économie. Toutes ses initiatives assoient et valorisent notre territoire. C’est une preuve que nous pouvons partager et échanger..

Qu’évoque la gastronomie, pour vous ?

La convivialité. Le plaisir de la table. Elle est ancrée dans nos racines catalanes. Partager de bons moments autour de la table, cela fait partie de notre ADN. Je garde le souvenir de ces grandes tables le dimanche qui réunissaient famille et amis avec le grand-père qui trônait en bout. Mais le meilleur c’était le mercredi, car on avait le droit de revenir pour manger les restes ! (Rires)

Finalement, elle rassemble les gens et renforce les liens sociaux…

Totalement, la gastronomie crée du lien social, facilite les
échanges, amicaux ou professionnels d’ailleurs. Ce sont des
moments véritablement précieux.

Sur une note plus légère, quel est votre plat préféré ?

Les civets de mon grand-père. Lorsque l’été arrive, les grillades et les cargolades


Votre meilleur souvenir de gastronomie ?

Pour mes 50 ans, mes élus m’ont offert un moment d’émotion chez Gilles Goujon. C’est un moment qui m’a marqué. Mais en toute franchise, je suis assez terre à terre. Ce que j’aime et ce qui me touche, ce sont les moments de convivialité et de franche rigolade autour de la table. C’est cela qui fait que l’on se souvient aussi d’une table.

Y a-t-il un restaurant que vous rêvez de découvrir quelque part dans le monde ?

Il y en a plusieurs à vrai dire. J’ai l’espoir un jour, quand j’aurai arrêté toutes mes activités professionnelles et politiques, de former un “club des étoiles”. De rassembler un petit groupe, et d’aller découvrir deux à trois fois par an, les restaurants étoilés de France.

Vous cuisinez ?

J’aime bien cela mais je fais des choses simples, de tous les jours.

Si vous deviez offrir à une personne quelque chose d’ici, de quoi s’agirait-il ?

Je suis vigneron de métier, donc du vin évidemment. Lequel, ce serait plus compliqué à dire. J’aime bien offrir des rousquilles, des croquants ou de la charcuterie. Le choix est difficile, on a une grande variété de productions et de spécialités.

Justement, pour vous qui êtes vigneron, un bon repas s’accompagne-t-il d’une bonne bouteille ?

Le vin fait partie de la convivialité et accompagne le plaisir de la table. À travers l’expression du vin, vous avez l’expression d’un vigneron, l’expression d’un terroir. Vous avez l’expression bien entendu d’un sol, d’une vigne, d’un cépage. Nous avons de très bons produits qui peuvent accompagner notre gastronomie française.

Quels sont les enjeux de la métropole par rapport à la gastronomie ?

C’est un secteur d’activité qui a beaucoup souffert depuis le début de la crise COVID, que nous avons beaucoup aidé et qui a tout le soutien des élus de la métropole. C’est une activité importante, un de nos outils dans notre politique touristique. Lorsque vous vous rendez quelque part, vous y allez pour le patrimoine architectural, mais si en plus vous êtes bien accueilli, que vous mangez bien, vous vous sentez bien et vous avez envie de revenir. Et c’est notre objectif, de fidéliser et de monter en gamme. C’est aussi pour cela que le travail des Toques Blanches est remarquable. C’est comme un label qui permet d’asseoir la renommée des professionnels du secteur. Cela fait vraiment partie de notre patrimoine, au même titre que nos vignes ou notre littoral.

Concrètement, êtes-vous engagés dans certaines actions ?

Tout à fait, nous allons accueillir à Saint-Estève le Palais des Chefs le 30 mars prochain. Un événement unique en France où l’on pourra découvrir les saveurs du terroir occitan à travers des accords mets et vins proposés par la quarantaine de chefs des Toques Blanches Roussillon Occitanie et des chefs invités. À Saint-Estève toujours, nous organisons un salon des vignerons indépendants du Roussillon les 15 et 16 octobre 2023. On espère qu’il y aura le même engouement que l’an passé où nous avions réuni plus de 2 000 visiteurs.