On a cuisiné… Benjamin GARCIA, un dragon catalan

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Joueur de rugby à XIII talentueux et passionné, capitaine des Dragons Catalans, Benjamin Garcia, 29 ans, affiche un parcours exemplaire. Reconnu pour son leadership sur le terrain et en dehors, il est revenu pour nous sur ses débuts, son lien avec la gastronomie mais aussi sur les enjeux et les perspectives d’avenir de ce sport dans l’Hexagone. Un joueur à suivre de près.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je suis originaire du Vaucluse et j’ai commencé à jouer au rugby très jeune. À l’âge de dix-huit ans, je suis parti deux ans en Australie à Brisbane. Une expérience qui m’a permis de me perfectionner dans un club de haut niveau. J’étais jeune, cela m’a aussi appris la vie ! (Rires) Je travaillais au port, je déchargeais des conteneurs de bateaux. C’est aussi à ce moment-là que j’ai su que je voulais faire du rugby mon métier. Les Dragons Catalans m’ont contacté en 2013. J’ai gravi les échelons et j’en suis le capitaine depuis maintenant deux ans.

Nous sommes dans les cuisines de Pierre-Louis Marin, à l’Auberge du Cellier. Quel est votre lien avec la gastronomie ?
Quand on est sportif de haut niveau, c’est très important. Nous sommes particulièrement suivis. Notre corps, c’est notre outil de travail. Une bonne nutrition, c’est primordial pour la récupération. On ne peut pas être un sportif de haut niveau et avoir une mauvaise alimentation.

N’est-ce pas contraignant ?
Non. Je suis très gourmand, donc je dois un peu me freiner. Mais avec le temps, j’ai appris à me maîtriser et à trouver les moments où je peux me faire plaisir. Ça évite la frustration sur ce point-là.

Le partage d’un bon repas renforce-t-il les liens dans une équipe ?
Oui, bien sûr. Cela nous arrive souvent de nous retrouver autour d’une bonne viande avec notre président, Bernard Guasch. Vous savez, dans l’équipe, les nationalités sont très diverses. La moitié parle français, l’autre, anglais. Quand on est sur le terrain, c’est une chose, mais il faut que l’on arrive à créer des liens avec des personnes qui ne parlent pas forcément notre langue. On a évidemment besoin de ces moments entre nous et ça se passe souvent autour d’une table et d’un bon repas

Quelle serait votre expérience culinaire la plus mémorable ?
On passe pas mal de temps en Angleterre, et j’ai appris à apprécier le brunch qui est culturel là-bas. J’ai un petit penchant pour les œufs Bénédicte. Et pour la viande de Bernard.

Existe-t-il une tradition culinaire liée au rugby à XIII de Perpignan ?
Oui ! Chaque année on passe une journée avec Bernard à l’usine. On commence très tôt, on part avec les livreurs, on voit l’envers du décor. C’est l’entraîneur qui a mis en place cette petite tradition, pour nous rappeler le sens du travail et qu’en tant que sportifs de haut niveau, nous sommes des privilégiés.

Votre plat préféré ?
Le gratin dauphinois aux cèpes de mon père. Mes parents ont des chiens truffiers. C’est quelque chose que l’on partage en famille. C’est un produit qu’il y a souvent dans le frigo, et que j’apprécie beaucoup.

Vous cuisinez ?
Ma “spécialité”, c’est un tartare de saumon, avocat. C’est assez classique mais c’est quelque chose que j’aime bien faire.

Comment cette saison se présente-t-elle ?
On a une très bonne équipe, une belle cohésion, des nouvelles recrues qui se sont bien adaptées. Mais c’est difficile de répondre à cette question. On ne sait jamais comment une saison va se passer, il y a des choses comme des blessures, que l’on ne peut pas anticiper. La barrière de la langue est un challenge mais c’est aussi ce qui nous pousse à travailler la cohésion, l’adaptation, le fait de passer du temps ensemble.

Cela fait plusieurs années que vous êtes dans le top 4 du championnat…
On arrive toujours à se qualifier. Il y a deux ans, on est allés en finale de la Super League à Manchester. La saison dernière, on a perdu en quart de finale. C’est un palier que l’on a réussi à franchir et il faut qu’on le conserve.

Quels sont les enjeux du rugby à XIII en France ?
Contrairement au rugby à XV, nous sommes peu médiatisés. La coupe du monde du rugby à XIII, qui aura lieu en 2025, est une échéance importante pour notre sport. J’espère que cela va attirer les jeunes, permettre de faire connaître davantage la discipline et peut-être faire naître des vocations.

Le mot de la fin ?
En tant que capitaine, j’espère aller le plus loin possible, gagner des titres avec les Dragons. C’est important de participer aux grands événements, comme nous l’avons fait avec la coupe du monde en Angleterre en octobre 2022.