Manu MARTINEZ, le capitaine de Port-Vendres

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Au bord de la Méditerranée, sur le charmant port de Port-Vendres, un pêcheur attire l’attention et régale les papilles. Manu Martinez partage sa passion avec un engouement qui va bien au-delà de ses filets. Rencontre avec un homme de la mer, un ambassadeur des eaux profondes, qui ne craint pas de plonger dans les débats et controverses de son métier.

Manu Martinez pêche depuis trente ans à bord de son bateau baptisé “Le p’tit Manu”. Et l’homme est un véritable orateur qui sait équilibrer l’art de la pêche et la diplomatie. Natif de Lyon, il est arrivé très jeune ici. “J’ai toujours aimé la pêche, alors à seize ans, j’ai commencé sur bateau pour un patron, j’ai travaillé sur un chalutier, sur un thonier. Et puis je me suis installé à l’âge de vingt-et-un ans. Je pêche au filet, mais mon activité principale, l’été, c’est le thon rouge”.

Manu a la chance d’être l’un des pêcheurs privilégiés autorisés à pêcher le thon dans le Parc naturel marin entre Cerbère et Le Barcarès. Et ici, le thon n’est pas juste un poisson ;
c’est une véritable quête. “Remonter un thon à bord, c’est sportif et hyper réglementé”, souligne Manu, insistant sur l’acharnement et la patience que cela nécessite. Le scénario ressemble à une partie de poker à haute mise.

Lorsqu’un thon adulte est capturé, il devient instantanément la star des marchés et des cuisines. L’un de ses plus grands fans est le chef japonais Masashi Iijima, installé à Collioure. “On voit qu’il se régale et c’est un passionné”, souligne Manu. “Je travaille beaucoup avec Manu, et ce depuis plusieurs années. Je ne suis jamais déçu et je suis moi-même un féru de pêche”, affirme le chef.

Mais ne vous méprenez pas, Manu est bien conscient des responsabilités écologiques qui accompagnent son métier. L’homme pratique une pêche durable et éthique, respectant scrupuleusement les quotas et les saisons. “L’objectif est de préserver les ressources pour les générations futures”, explique-t-il. “Moi j’arrive en fin de carrière, mais mon fils, bien qu’il ait son bateau depuis dix ans, il débute. Il faut penser à l’avenir. Nous nous sommes nous-mêmes réglementés sur le poulpe ou encore sur les oursins”.

Pour Manu, la mer n’est pas seulement un lieu de travail ; c’est une vocation, une affaire de cœur et d’âme. On exerce ce métier par passion. Parce que c’est difficile. Finalement, dans la pêche, il n’y a pas d’horaires, c’est la météo qui décide. Vous pouvez travailler tous les jours pendant quinze jours, autant vous ne pouvez plus sortir la semaine qui suit à cause des conditions météorologiques.

Alors, la prochaine fois que vous dégusterez un thon à la chair rosée et savoureuse, pensez Manu Martinez, l’homme qui a fait de la pêche un art de vivre, un engagement éthique et un hymne à la beauté de la mer.

Infos :
P’TIT MANU – Manuel Martinez
Petit métier – Pêche aux filets aux pots,
aux palangres – Toutes espèces
Vente toute l’année – Tous les jours
T. 06 33 10 82 04