C’est dans le sud de la France, au cœur du Vallespir, que se niche la petite ville de Céret, un véritable trésor de l’Occitanie. Connue pour ses cerises, ses festivals et son riche patrimoine, la localité est un incontournable pour les gourmets. C’est ici que vivent le président des Toques Blanches, Jean Plouzennec, et sa femme Rachel.
Ils nous ont reçus chez eux pour cuisiner un canard aux cerises et nous faire découvrir la tradition de la culture de la cerise en compagnie de Christian Jean-Pierre, cerisiculteur. La cerise de Céret, c’est avant tout l’histoire d’une culture fruitière qui dure depuis 150 ans. Au fil du temps, elle a gagné ses lettres de noblesse, devenant l’emblème de la ville et un symbole fort de la région. À tel point qu’un festival annuel, la Fête de la Cerise, célèbre cette tradition, attirant des milliers de visiteurs chaque année.
“Si dans le monde il existe environ 400 variétés de cerises, rondes ou en forme de cœur, à chair plus ou moins ferme et plus ou moins sucrée avec des couleurs qui varient du jaune clair au noir, il n’existe qu’une seule ville aussi réputée pour la cerise, c’est Céret. Nous en sommes fiers”, souligne
Jean Plouzennec . Christian Jean-Pierre, producteur de cerises à Céret et membre du syndicat de promotion de la cerise, nous a fait partager sa passion :
“La cerise, c’est une passion. Un patrimoine qui rencontre des difficultés et qu’il faut préserver. C’est un fruit qui est très fragile et qui est attaqué par un ravageur qui nous fait beaucoup de tort, une toute petite mouche, la drosophile. Il faudrait protéger les vergers avec des filets, mais ce n’est pas le paysage que l’on souhaite. Dans le monde entier, il y a des recherches qui sont faites pour trouver des solutions de lutte la plus naturelle possible. On a effectué quelques essais de pièges cette année”.
La cerise de Céret se décline en plusieurs variétés, chacune ayant ses propres caractéristiques gustatives et esthétiques. “Aujourd’hui, on a toutes les variétés traditionnelles de cerisiers. Il n’y a pas une variété spécifique à Céret”, précise Christian. Parmi les plus prisées, on retrouve la Burlat, une cerise précoce et juteuse, ainsi que la Summit, une variété plus ferme et croquante. Ces cerises sont réputées pour leur belle couleur rouge foncé, ainsi que pour leur saveur sucrée et parfumée.
Le climat méditerranéen, l’altitude et les sols argileux de la région contribuent à la qualité exceptionnelle de ces cerises. “Ici, le terroir est idéal. Les sols sont calcaires, filtrants et nous sommes à l’abri de la tramontane. Les températures sont assez douces et c’est pour cette raison que nous bénéficions d’une précocité exemplaire. Avant les productions sous serres, les premières cerises venaient de Céret”, ajoute Christian. La culture de la cerise de Céret est le fruit d’un savoir-faire transmis de génération en génération, et les producteurs locaux sont fiers de perpétuer cette tradition. Ils veillent à observer des méthodes de culture respectueuses de l’environnement et à limiter l’usage de produit phytosanitaires. “Des producteurs de cerises qui ont des tonnages significatifs commercialisables, il y en a à peu près 40”, souligne Christian.
La cerise de Céret se prête à merveille à de nombreuses préparations culinaires. On peut la déguster fraîche, en confiture, en clafoutis ou encore en liqueur. Les chefs locaux rivalisent d’ingéniosité pour mettre en valeur ce produit d’exception dans leurs créations, comme le fameux canard aux cerises préparé par Jean Plouzennec et sa femme Rachel. Au-delà de son intérêt culinaire, la cerise de Céret est un véritable atout touristique pour la région. Les visiteurs peuvent découvrir les vergers en fleurs au printemps, participer aux festivités de la Fête de la Cerise et déguster les cerises directement sur les marchés locaux. Le temps d’un week-end, la “Fête de la Cerise et Céret de Bandas” anime les rues du centre-ville avec des stands de producteurs locaux, des bandas, de l’artisanat sur le thème de la cerise et des animations. “Cette année, elle aura lieu les 20 et 21 mai. C’est une grande fête où tous les producteurs sont présents. C’est comme un grand marché !” De quoi vivre une expérience immersive et authentique, qui ravira les amateurs de culture et de gastronomie.
