Georges JAUME, l’emblématique pêcheur argelésien

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Argelès-sur-Mer, un matin de janvier. Lorsque l’on parcourt le quai du Môle, un étal attire immanquablement l’attention. Celui de Georges Jaume, l’un des pêcheurs emblématiques de ce petit port.

En cette saison, pas de passage, mais des clients habitués qui se succèdent. “Cela fait
quarante ans que je suis là, alors on connaît un peu de monde”, explique humblement cet
ancien pharmacien. “Pêcheur, c’est souvent de père en fils. Ce n’est pas mon cas. Mes parents étaient agriculteurs”, confie-t-il. “Mais j’ai toujours aimé la pêche et je suis têtu. Je
n’étais pas très bien vu au départ, un intello qui se met à la pêche, je vous laisse imaginer.
On ne m’a pas fait de cadeau. Le métier, je l’ai appris seul”. Au commencement, Georges a peu de moyens. “J’avais un petit bateau et je pêchais à l’hameçon. Au bout de trois ans, j’en ai acheté un plus gros et puis quelques années plus tard, j’ai fait construire celui-là en
Bretagne. Cela fait plus de trente ans. Il commence à se faire vieux, mais il me va bien. On
est sortis par tous les temps”. Car rien n’arrête cet amoureux de la mer, surtout pas une
forte houle.

“Pour être pêcheur, il faut vraiment aimer la mer. C’est comme la cuisine, c’est un métier
de passion. On se lève tôt, on se couche tard, les conditions sont difficiles. Il faut sortir quel que soit le temps. On ne sait jamais vraiment ce que l’on va ramener. Il y a des jours
où l’on est très déçu, et d’autres pas. C’est ça aussi tout l’attrait de ce métier. Ce matin par rapport aux conditions, on pensait ne rien ramener et finalement on a bien pêché”. Du muge, du colin et du poulpe. Ici la pêche est variée en fonction des saisons. Du rouget à la
daurade en passant par le loup, la seiche, le turbot, il y en a pour tous les goûts. Chaque soir, Georges pose ses filets pour les relever le matin avant de rentrer à quai. Le produit de son labeur, c’est Carla qui le vend sur le stand en direct, mais aussi à la criée et à un mareyeur. Ici tout est frais.

Ce n’est pas un hasard si c’est l’une des bonnes adresses des chefs à l’image de Michel Védrines du restaurant la Littorine à Banyuls-sur-Mer. “J’ai connu Georges à titre personnel, je vis à Argelès et je lui achetais du poisson. Cela a été une évidence de proposer sa pêche au restaurant, cela fait partie de notre ADN. Nous ne travaillons qu’avec des producteurs locaux”, explique le chef.

On travaille avec quelques restaurateurs, mais ce n’est pas toujours évident, on ne peut jamais garantir ce que l’on aura”, ajoute Georges. S’il était seul il y a quarante ans, ils sont trois désormais à travailler sur le port. “Aujourd’hui, les jeunes qui s’installent ont un peu plus de facilités. Il y a des aides que l’on n’avait pas à l’époque. Le matériel est plus performant et on a plus de possibilités pour l’acquérir”, se réjouit le pêcheur.

À 65 ans, pas question de lui parler de retraite. Son credo : vivre libre, pour et par la pêche

Infos:
Carola & Georges
T. 06 12 77 23 46