Avec le Chef Masashi IIJIMA
À quelques kilomètres d’Argelès, Dominique et Mickaël Minet cultivent bien plus que des légumes. Avec Les P’tites Pousses, ils façonnent un terroir unique, où chaque récolte est une promesse de saveurs inégalées. Le chef Masashi, conquis par leur philosophie et leurs produits, ne jure que par eux.
Le couple n’est pas né agriculteur. Lui, ancien militaire de la Marine Nationale pendant quinze ans, elle, ancienne assistante maternelle, ont troqué leurs carrières pour une vie au rythme de la terre. Une révélation née d’un jardin potager privé en Dordogne, où la découverte du goût vrai des légumes a déclenché une passion irréversible. “On s’est dit sur l’oreiller : ce serait bien que tout le monde profite de cela. Le lendemain, on se lançait.”
L’aventure des P’tites Pousses commence sur un jardin en Dordogne, mais rapidement, le couple migre vers le sud. Trop de pluie, pas assez de lumière. Dominique et Mickaël s’installent à Argelès, où ils trouvent un sol exceptionnellement riche, capable de donner à leurs légumes une douceur et un goût sucré incomparables. “Même un chou-fleur ici est sucré”, s’étonnent-ils encore.
Travaillant sur plusieurs hectares, sous serre et en plein champ, ils cultivent une quarantaine de variétés de légumes et de fruits : brocolis, coriandre, fenouil, petits pois, figues, kiwis, pastèques… Une diversité qui attire et qui séduit. Leur exploitation est également une affaire de famille : Pierre, le frère de Mickaël, joue un rôle et cultive des terres juste à côté. “On partage les terres et on collabore pour optimiser les cultures.” Il y a sept ans, sur le marché de Collioure, leur route croise celle du chef Masashi Iijima. Entre eux, le courant passe immédiatement. “Masashi est venu nous aider à la ferme pendant le Covid. Il a désherbé les carottes, cueilli les petits pois… Il connaît le labeur derrière chaque produit, et c’est pour cette raison qu’il le respecte tant.” Aujourd’hui encore, Masashi compose ses menus en fonction des récoltes des P’tites Pousses.
Labellisée 100 % bio, leur exploitation privilégie une approche douce et respectueuse du sol. “On travaille très peu les terres pour ne pas les abîmer.” Les engrais ? Presque inexistants. “On fait des purins d’ortie et de prêle nous-mêmes, et ça suffit.” Face aux ravages des punaises et autres nuisibles, plutôt que d’utiliser des pesticides, ils optent pour des filets de protection. Leur modèle économique repose sur la vente directe : un marché hebdomadaire à Céret, et des paniers composés sur mesure. “Nos clients choisissent, et c’est ce qui fait notre succès.”
Une quarantaine de paniers partent chaque semaine, en plus des commandes de chefs triés sur le volet. “On refuse des collaborations, car on ne veut pas produire à l’excès. On préfère la qualité à la quantité.” Dominique aime expérimenter des variétés rares, notamment dans les aromates. Quant à leur fille, en CAP horticulture, elle souhaite développer une culture de fleurs comestibles, un produit rare et recherché. Mais ce qui anime Dominique et Mickaël, c’est avant tout le partage. “On fait cela pour que les gens se régalent. Et quand on a les retours de nos clients, c’est la plus belle des récompenses.” Loin d’être un simple métier, leur aventure est une philosophie de vie, un engagement total pour une agriculture exigeante, sincère et profondément humaine.